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About Elle Ivy

J'ai une passion pour les jolis cahiers, les listes et les ours polaires. On m'assimile parfois à un pingouin, pourtant je suis un poisson somnambule. // I love fancy notebooks, lists and polar bears. They say I'm a penguin, but I'd rather call myself a Piscean sleepwalker.

Cacophonie

(13 mai 2013)

Le grand drame de notre temps, c’est que l’on sait tout. Tout, à tout temps, à toute heure, sur tout le monde. On sait quand on nous écrit, on sait quand on nous ignore. On sait qui on nous préfère, on sait à qui on est préféré. On en sait trop, et on n’est jamais rassasiés. Et lorsqu’on ne sait plus, c’est le drame. On a peur d’être déconnecté, d’échapper à la hiérarchie sociale, au rythme incessant des ces milliers d’aiguilles qui nous rappellent que nous ne sommes qu’un ou une parmi tant d’autres. L’individualisme n’est plus, la particularité est morte. On nous fait rentrer dans des cases maquillées en réseaux, nous ne sommes plus que des murs s’entrechoquant dans la cacophonie assourdissante qu’est devenue notre quotidien. Ce n’est plus une addiction, c’est devenu une vie.  On a oublié que l’amour est mystère, que le mystère est amour.

A la volée.

Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 non transposé.
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Parvis de Notre-Dame de Paris, 2008

It feels good to be home. It took me 18 years to realize I’m French and I could not change that even if I wanted to.

Abnormal.

(18 mars 2013)

La mode, c’est un peu con quand on y pense. Qui a déclaré que les jeans étaient pour les hommes et les jupes pour les femmes ? Il est parfois intéressant de s’arrêter sur les différences purement matérielles, en oubliant juste un instant les concepts qu’on nous a rabâchés toute notre vie: quelques centimètres de tissu en plus, un pan relié à un endroit plutôt qu’à un autre, une couleur plutôt qu’une autre, et on obtient une robe à la place d’un pantalon, un vêtement socialement acceptable sur une femme mais pas sur un homme. Même si jusqu’au 31 janvier dernier la loi française reniait toujours aux femmes le droit de porter autre chose qu’une robe ou jupe, il est étonnant de voir que malgré les problèmes d’égalité auxquels elles ont été et sont toujours confrontées, elles s’en sont tout de même dans la pratique sorties avec plus de liberté sur ce point particulier.
Les conventions sociales peuvent devenir follement amusantes à partir du moment où on change de point de vue: tout ce qui semblait la norme devient une norme parmi d’autres, ce qui semblait ridicule devient original, et ce qui semblait normal devient soudainement fade.

La Musique, avec un grand M.

(19 juillet 2012, édité le 11 décembre 2012)

Aussi loin que je me souvienne, la musique a toujours été le fil conducteur de ma vie. Des emballages en carton de guitares où je m’endormais aux concerts qui ont rythmé mon adolescence, du CD de Queen que j’essayais, du haut de mes 4 ans, de discrètement subtiliser à mon cousin, à la découverte de Pink Floyd le dimanche matin sur MCM Pop, de la profession de mes parents à celle que je veux exercer, tout a toujours été rythmé par un quelconque riff de basse, un quelconque extrait de paroles lourd de sens, un quelconque festival passé avec des personnes tout sauf quelconques. La musique est un art, un mode de vie, un échappatoire à la codification incessante de notre société à laquelle nous sommes confrontés chaque jour. La musique est un idéal d’expression et de liberté, un message contradictoire de guerre et de paix, de haine et d’amour, un condensé de vie que les critiques cherchent désespérément à estampiller de “commerciale”, “dépassée”, “à la mode”, “nulle”, “bonne”, “vraie”. La musique ne s’écoute pas seulement avec les oreilles: elle s’écoute avec les tripes. Elle appelle à nos souvenirs, à nos expériences passées, à tout cet amas de détails qui forment le tout que nous sommes. N’avez-vous jamais zappé une chanson en mode aléatoire car elle touchait un point sensible ? Notre passé formate notre expérience de la musique, et à ma connaissance il n’y a pas deux personnes au passé semblable. Alors pourquoi tenter d’imposer aux gens un genre qui ne leur convient pas ? Pourquoi dénigrer une adolescente car elle écoute un boysband, alors qu’elle détermine sa propre culture musicale ? Pourquoi regarder de haut le public d’un festival particulier ? A cause d’un code vestimentaire différent ? Qu’y a-t-il de si gênant dans le fait que quelqu’un n’adule pas le groupe que vous vénérez depuis votre plus tendre enfance ? (Au pire, ça vous laisse toujours plus de chances pour obtenir une place de concert.)

Je ne renie pas la discussion autour de la musique, et des goûts de chacun en général. Après tout, “toute la vie n’est qu’une querelle sur les goûts et les couleurs” (Ainsi parlait Zarathoustra). Loin de moi l’idée d’un jour oser contredire Nietzsche. Cependant, je trouve qu’il serait appréciable qu’il y ait plus de touches personnelles dans les critiques: en clair, au lieu de démolir l’album favori de votre voisin (ce qui peut parfois s’avérer être agréable et un délicieux défouloir, j’y consens), dites-nous plutôt ce qui vous prend aux tripes dans votre hymne personnel.