Monthly Archives: June 2013

Le Hellfest, review d’une accro pourtant pas metalleuse.

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(25 juin 2013)

Bon, je l’avoue, j’ai un péché mignon pour les basses (et les bassistes, SOIT.). Pourtant, je n’ai pas vraiment de metal dans mon iPod. J’ai beau faire le tour, il y a beaucoup de groupes, des glorieux, des moins glorieux, pas un dont j’ai honte, la musique, c’est une question de goûts, mais pas de metal, non. D’ailleurs, j’ai même du regarder sur Wikipedia si on mettait l’accent aigu ou non. Pourtant, le Hellfest, c’est mon péché mignon. Alors les mentalités ont changé, ou mes interlocuteurs aussi, et certes, dire que je vais au festival de l’Enfer ne provoque plus les mêmes réactions qu’il y a quelques années. (Ca ne fait pas non plus dix ans que j’y vais, juste trois.) “Toi, une fille, aller au Hellfest ? *petit rire* Non, mais, sérieusement ? T’as vu les invasions de gothiques dans Clisson ? C’est pas que des gros bourrins, t’as pas peur ?” Alors non, ça je n’ai jamais eu peur. La première fois que j’y suis allée, j’ai eu l’impression de débarquer à Woodstock, remarque que j’ai relue dans un autre article il n’y a pas très longtemps. Il y a plus de gens déguisés en Bob l’éponge que de gothiques, déjà. L’ambiance est détendue, il y a pas mal de familles, et on dirait une grande bande de Canadiens qui s’excuse dès qu’on s’approche un peu trop près de vous ou on vous bouscule. Et puis bah quand un mec défoncé se sert glorieusement dans votre assiette de frites, vous n’allez pas lui mettre une baffe non plus. Déjà, vous auriez plus mal que lui, et puis il a bien un ami qui va venir le rechercher pour le diriger ailleurs, et rien ne sert de s’énerver. Et ça, tout le monde l’a bien compris. Les gens sont là pour l’amour de la musique, pour passer un bon moment avec des gens qui eux aussi veulent passer un bon moment, et aussi simple que ça puisse paraître, ça fonctionne. Alors oui, après une certaine heure, certains sont passablement éméchés, et un souvenir que je chéris tout particulièrement est un jeune homme qui était tout content de me montrer le chaton sur son briquet. Vous allez me dire, payer 80€ pour observer les gens, c’est un peu léger non ? Certes, ça le serait. J’ai eu la chance de tomber chaque année sur un jour avec une programmation plus calme, correspondant plus à mes goûts musicaux (oui, je m’en fous de ceux qui râlent chaque année sur la page du festival parce que ce ne sont que des vieux qui passent sur les Main Stage), et donc de voir des groupes mythiques comme Scorpions, Thin Lizzy, Apocalyptica, Guns’N’Roses, UFO, Hammerfall, ZZ Top, Kiss, et j’en oublie sûrement. La première fois que j’ai foulé les terres de l’Enfer, je n’avais pas beaucoup de festivals à mon actif, juste une fois La Nuit de l’Erdre, vite fait, mais alors très très vite fait hein. J’ai été émerveillée. Comme je l’ai déjà dit, j’avais l’impression de revivre Woodstock, assise sur l’herbe en écoutant un groupe mythique. Maintenant, après avoir testé le Main Square, Rock en Seine, et les Vieilles Charrues, ce qui n’est pas extraordinaire comme palmarès mais constitue un petit éventail, je me rends compte que ma première impression était la bonne. Je n’ai retrouvé cette ambiance nulle part ailleurs, et je le dis, je le répète: si l’Enfer ressemble à ça, j’y cours.

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Mud. Un film couleur d’ocre, surnom, nom d’un des protagonistes. Une atmosphère lourde et stressante, surtout quand on n’a pu s’empêcher de lire “drame” sur le programme. Le jeune héros, Ellis , nous entraîne dans sa propre quête sur la réalité de l’amour. Tiraillé entre des parents sur le point de se séparer et un vagabond qui a passé sa vie à attendre son premier amour, il choisit avec son pote Neckbone d’aider Mud à échapper à des chasseurs de prime. Je n’aurais pas voulu le voir autrement qu’en VO, l’accent de l’Arkansas ajoutant un côté brut de décoffrage se mariant parfaitement avec l’histoire. Le scénario ne part pas dans des développements loufoques ou des poursuites irréalistes entre les méchants et les gentils, reste bien ancré dans le réel, et la fin demeure surprenante. Pour une fois, je suis d’accord avec les critiques, qui sont quasiment unanimes: c’est un chef-d’oeuvre.

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(23 mai 2013)

Londres, une ville où l’on vous accorde le droit d’être différent.
Il était temps que je mette des mots sur mon amour pour cette ville. Londres, c’est la ville aux mille couleurs. Londres, c’est un endroit où certes, des personnes venues des quatre coins de la planète se côtoient, comme dans de nombreux endroits désormais, mais se respectent également. Londres, c’est une ville où la galanterie subsiste parfois, et où l’humour va bon train. Londres, ce sont des cheveux de toutes les couleurs: bleus, rouges, verts, violets, gris, et qui pourtant n’attirent pas plus les regards que s’ils étaient blonds ou bruns. Londres, c’est Camden et sa joyeuse cacophonie, ses odeurs d’encens et ses anciennes étables abritant des fripes. Londres, ce sont des bus fonçant tête baissée sur les passants étourdis par la droite qui est devenue gauche. Londres, c’est une ville où les gens se parlent, même s’ils ne se connaissent pas. (Et oui, c’est encore possible.) Londres, ce sont les néons de Soho et ses drag queens brandissant leurs plumes sur des décapotables grises. Londres, ce sont des parcs où s’allonger après avoir marché pendant des heures. Londres, c’est Piccadilly Circus la nuit, festival de couleurs sur de vieux bâtiments protégeant, bienveillants, une nuée de touristes émerveillées. Londres, c’est un métro propre avec des voyageurs polis. Londres, ce sont mille tenues de toutes les formes et de toutes les teintes. Londres, c’est une ville où les gens se regardent et s’apprécient, où la différence n’est pas seulement tolérée mais intégrée. Dans une ville où chaque individu est unique et le revendique, la différence ne fait plus peur: elle devient une richesse.

The Clash – London Calling